Surface
Olivier Norek

Pocket
mars 2020
393 p.  7,95 €
 
 
 
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Une héroïne est née

Après nous avoir embarqué dans le 9-3 sur les traces de son équipe de choc dans « Surtensions », immergé dans la jungle de Calais avec « Entre deux mondes », le voilà qui change à nouveau d’univers dans « Surface ». L’affaire démarre fort : Noémie Chastain, capitaine de police à Paris, est blessée alors qu’elle tentait d’arrêter un dealer. En un coup de feu, sa vie explose. Elle échappe de justesse à la mort mais se retrouve complètement défigurée. Son fiancé, amoureux mais pas téméraire, la quitte. Ses collègues tentent de faire comme s’il ne s’était rien passé, et sa hiérarchie décide de l’éloigner. Dorénavant, son visage cabossé incarne la peur, le danger de ce métier. Elle pourrait saper le moral des troupes.

A peine sortie de l’hôpital, elle qui pensait recevoir une médaille, se voit exilée à Decazeville, dans l’Aveyron, pour fermer un poste de police dont le taux d’activité était quasi inexistant… jusqu’à ce que le squelette d’un enfant disparu vingt-cinq ans plus tôt réapparaisse. En creuseant dans le passé du village, Noémie découvre que ce sont trois gosses dont les parents n’ont plus jamais eu de nouvelles. Cette héroïne résiliente, rebelle, libre, met toute son énergie non seulement à se reconstruire, mais aussi à résoudre ce mystère. Olivier Norek, lui, ne se contente pas de surfer sur son succès, mais explore d’autres pistes. Celle-ci pourrait bien le conduire plus loin qu’il ne l’imaginait et Noémie devenir un personnage récurrent.

Pascale Frey

« Surface » d’Olivier Norek (Michel Lafon, 419 p.)

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coup de coeur

Surprenant, doué, « Surface » d’Olivier Norek est un voyage littéraire hors pair. Une fois en main, impossible de lâcher ce bijou tant son pouvoir est irrésistible. L’auteur écrit d’une main de maître. Habile, précise, aérienne, la trame enrobe la souplesse des lignes et le poignant de l’histoire. Ce liant mature est une ouverture impressionnante pour une lecture de renom. L’idiosyncrasie policière lève son rideau en manichéenne envolée. Le lecteur (trice) plonge dans la première partie et s’octroie une amitié franche avec Noémie policière et capitaine qui va voir sa vie basculer en 30 secondes irrévocablement. L’empathie pour Noémie est une étoile filante. La force de ce récit enclenche entre les protagonistes une solidarité qui sera au début sans failles .Il y a toujours un rouage qui se risque dans les valeurs humaines. Adriel, policier et compagnon de Noémie est le premier point noir. Plus que cela, ce dernier est l’emblème de ce que l’on ne veut pas voir en l’autre. Vivre maintenant avec Noémie, parabole d’une blessée de guerre est au-dessus de ses forces. Lâcheté, peur, trahison, ce dernier est le symbole d’un recul déloyal, d’une bravoure qui ne peut advenir. Cette partie de « Surface », l’entre deux eaux est émouvante et sociologique. Noémie doit partir. Quitter ses collègues et se reconstruire dans une région verdoyante et apaisante. Son travail sera au vert de ses émois. C’est un leurre ! Cette deuxième partie est un tourbillon. Une enquête des plus prenantes et risquées pour Noémie qui va abattre les cartes, les unes après les autres dans ce village où les non-dits sont des secrets lourds, synonymes de disparitions inquiétantes d’enfants. Ce roman psychologique, thriller, est une plongée en eaux troubles, dont la volupté et la rédemption triompheront dans l’ultime point final. Ce roman policier, solaire, chaleureux est bordé de tendresse.  Cette magnétique et captivante« Surface » est en lice pour Le Prix Relay des Voyageurs Lecteurs 2019.

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