Adam et Eve
Liviu Rebreanu

Cambourakis
octobre 2015
420 p.  13,50 €
 
 
 
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Toma sentait que quelque chose l’attendait en ce monde, et qu’il trouverait forcément un jour. Il revit donc, tué par le mari jaloux de celle qu’il vient de reconnaître comme sa compagne de métempsychose, ses sept vies avec sa moitié parfaite, d’Inde médiévale en Arras sous la Terreur. A chaque étape – mais il y a synchronie – la mort physique brûle les souvenirs qui nous donnaient corps, un fil d’argent se rompt au feu, la pensée s’entrouvre. Liviu Rebreanu se complaît aussi à chaque passage de relai dans la description de terribles tortures, comme pour mieux détruire les corps grossiers. La vie est libérée de la biologie, même si un enfant naît de cette union à la fois unique et répétée des deux êtres en résonance, et dans laquelle une part de notre chair, carbonée, est passive. Etincelles de souvenirs qui nouent les fils, cordes de ces vies que l’on perçoit le plus souvent comme distinctes, un roman « eliadien », Mircea y plongea. Une écriture intense et agile, et une traduction élégante. Mais détourant une vie en mille-feuilles, ce roman gagnerait à être publié sous forme de page internet à hyperliens !

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