Le chat qui ne mangeait pas de souris
Carmen Agra Deedy et Randall Wright

Illustrations de Barry Moser
Flammarion
octobre 2014
317 p.  14,50 €
 
 
 
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Un roman délicieux

Skilley un chat de gouttière comme il y en a tant dans les rues de Londres au XIX ème siècle, traine nonchalamment ses pattes de velours du côté du célèbre pub Ye Olde Cheshire Cheese. Qui dit fromage dit souris, n’est-ce pas ? Alors forcément un chat ne peut résister à l’appel d’Henry, l’aubergiste, qui cherche désespéremment un chat vaillant qui saura chasser les souris qui envahissent chaque jour davantage son pub. Evidemment, Skilley accepte la proposition avec joie.
Mais ce chat est un animal bien singulier comme va très rapidement le découvrir Pip, la représentante des souris du Ye Olde Cheschire Cheese, atypique elle aussi puisqu’elle sait lire et écrire. Car Skilley aime autant le fromage que Pip ! Et par conséquent ne trouve pas les souris à son goût, lui le fin gourmet ! Un pacte va donc être conclu entre les deux bêtes ; Skilley fera semblant d’attraper les souris, et en échange celles-ci lui procureront du fromage. Leur accord fonctionne à merveille, et le personnel n’y voit que du feu. Seul un homme s’intéresse à leur petit manège : il s’agit de Charles Dickens, le grand écrivain qui, comme beaucoup de ses confrères (Wilkie Collins, William Makepeace Thackeray, Edwards Buller-Lyton entre autres), fréquente cet endroit avec assiduité, un lieu inspirant sans doute. Chat et souris vont devenir de grands amis mais leur petit arrangement va être mis à mal à l’arrivée fracassante de Pinch dans l’établissement. Cet affreux chat, ennemi juré de Skilley a aussi été embauché par Henry pour se débarasser des souris… mais lui compte bien le faire pour de vrai ! Une autre surprise attend Skilley ; la découverte de Maldwin, un corbeau blessé caché dans les combles… et pas n’importe quel corbeau puisqu’il s’agit d’un corbeau royal de la Tour de Londres, si cher à sa Majesté la Reine Victoria.
Ce roman est un régal. L’écriture est drôle, enlevé et intelligente. Les illustrations « à l’ancienne » qui parsèment le livre sont magnifiques de délicatesse et de tendresse. Les animaux sont malins à souhait, les répliques entre eux fusent, l’amitié est très joliment évoqué, le côté british est craquant, la présence de Dickens est émouvante et charmante, les moments tendres alternent avec d’haletantes poursuites entre chat et souris et les clins d’oeil historiques et littéraires se succèdent pour notre plus grand plaisir. Bref on passe un très bon moment de lecture avec Skilley et les autres.
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