Les nuits de laitue
Vanessa Barbara

Zulma
litterature
août 2015
224 p.  17,50 €
ebook avec DRM 8,49 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

Un premier roman frais et folâtre !!!

Avec un brin d’espièglerie, l’auteur nous dévoile une galerie de personnages loufoques et haut en couleurs. Des portraits cocasses, ou préside avec majesté, Otto qui vient de perdre son épouse Ada, ensemble depuis plus d’un demi-siècle. Installé dans une routine très bien orchestrée entre les copieux petits déjeuners, les recettes de chou- fleur à la milanaise, le jardinage et les émissions animalières. MAIS la mort d’ Ada provoque la pagaille. Otto ne cesse de se souvenir de son épouse joyeuse et turbulente, car désormais il vit cloitré, en épiant son voisinage : de Nico le préparateur en pharmacie qui rêve de devenir champion de natation, Anibal le facteur étourdi, Marina passionnée d’anthropologie délaissée par son époux ou encore Térésa et les chihuahuas de Iolanda qui ne cessent d’aboyer. Une vie paisible en somme, mais remplie de soupçons : si Ada avait été assassinée ? Le doute s’installe … Un savoureux moment de lecture.

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du soleil et de la couleur.

C’est l’histoire d’Otto, donc, qui vient de perdre Ava, sa femme depuis cinquante ans. Il est accablé par le deuil, étouffé par le manque. Il faut dire qu’Ava avait une personnalité lumineuse. C’était un des piliers du quartier, elle animait le voisinage par sa vitalité et son attention aux autres (sans parler de sa cuisine catastrophique, mais ne comptez pas sur moi pour lui jeter la pierre). Alors, pour tenter de garder le souvenir de sa femme, Otto le solitaire et le grincheux va essayer de s’ouvrir à ces autres qu’Ava trouvait si passionnants.

C’est alors une valse de personnages exceptionnels et hors normes qui débute, une ritournelle entêtante de gaité et de joie de vivre. Mon préféré ? Nico, le préparateur en pharmacie qui aurait voulu être nageur de haut niveau. Il ne sait pas nager et se passionne pour les effets secondaires des médicaments ! Il peut en parler des heures, les essayer même pour en éprouver les effets . Hilarant ! Le facteur quant à lui, est incapable d’organiser sa tournée: il se mélange les pédales et distribue le courrier à tord et a travers. Charge ensuite à chacun de rétablir les erreurs de destinataires ! Je vous laisserai la primeur de la découverte des autres, tous plus cocasses les uns que les autres. Sachez qu’ils allégeront votre journée, qu’ils vous colleront un sourire un peu niais aux lèvres.

Ce petit livre est un joli moment à passer; il est comme un rayon de soleil qui viendrait caresser votre joue à travers les feuillages d’automne…

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Un livre qui fait du bien.

Elle habitait avec Otto dans une petite maison jaune, perchée tout là-haut sur une colline, entourée d’autres maisons, toutes collées les unes aux autres. Elle, c’était Ada. Mais Ada n’est plus. Depuis son décès, son mari Otto erre de pièce en pièce, en pyjama. Plus de cinquante ans de mariage à vivre côte à côte : « Ni enfants, ni chiens, ni chats, pas même un lapin ». Etre ensemble, rien que tous les deux, voilà ce qu’ils souhaitaient, voilà ce qu’ils avaient eu. Ils se connaissaient tellement bien qu’ils avaient fini par se ressembler physiquement. Ils s’enthousiasmaient devant les documentaires animaliers qu’ils regardaient en boucles, adoraient cuisiner le chou fleur, faisaient des parties endiablées de ping-pong, passaient de longues heures devant des puzzles…
À l’inverse d’Otto, Ada était une personne virevoltante et altruiste. Elle allait et venait dans le quartier, rentrait et sortait de toutes les foyers alentour. Elle discutait quotidiennement avec les voisins, leur donnait des conseils, écoutait leurs secrets. Ada était l’âme du quartier, une petite abeille qui butinait chez l’un, chez l’autre et rapportait à la maison le fruit de sa récolte, racontant tout à Otto.
Otto sortait rarement, ils voyaient ses voisins à travers les yeux d’Ada. Et entendait leurs bruits aussi. Car il y en avait du vacarme dans le quartier ; entre les aboiements hystériques des chiens de Teresa et les chansons qu’Anibal le facteur hurlaient à chaque tournée – un facteur fantaisiste qui faisait exprès de se tromper de boite aux lettres pour entretenir le lien social –. Et puis il y avait le brouhaha des discussions entre voisins dans la rue ; Iolanda la férue de rites hindous, Nico un jeune homme qui travaillait à la pharmacie du coin passionné par les effets indésirables des médicaments, Taniguchi un centenaire atteint d’alzeihmer qui croyait que la Seconde guerre mondiale n’était pas terminée, Mariana la jeune épousée amatrice d’anthropologie dont le mari n’était jamais là…
Otto, rempli de chagrin et de solitude enchaîne les insomnies – malgré les tisanes de laitue –, et est persuadé que quelque chose ne tourne pas rond dans le voisinage. Il a la terrible impression qu’on lui dissimule un secret.
Une galerie de personnages hauts en couleur et attachants à souhait, du burlesque, des enchevêtrements de petites histoires, des allers et retours dans le passé, des drôleries, des moments d’une tendresse infinie, une intrigue policière… un premier roman foisonnant d’idées, qui évoque la perte d’un être cher avec une légèreté, feinte évidemment, et nous donne le sourire aux lèvres. Un livre qui fait du bien.
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