Les Vacances
Julie Wolkenstein

P.O.L
fiction
août 2017
368 p.  18,90 €
ebook avec DRM 8,49 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Ce livre-là, voyez-vous, c’est mon petit bonbon, ma petite douceur à moi dont j’ai dégusté chaque page, une à une, désespérée de voir mon roman fondre à vue d’oeil. A vrai dire, je l’ai su tout de suite, en lisant les premières lignes de la quatrième de couv’, qu’il serait pour moi, celui-là : il était question de Rohmer et de la Normandie. Je vous explique et vous allez tout de suite comprendre pourquoi ce livre avait vraiment tout pour me plaire :
1. Rohmer est mon cinéaste préféré : j’ai tout vu (ou presque) et revu de lui. Et Les Vacances est non seulement un roman dans lequel il est question de Rohmer mais c’est aussi un livre rohmérien. Qu’est-ce qu’un livre « rohmérien » me direz-vous ? Comment définir d’abord le film rohmérien ? Alors là, vous me coincez. Mon frère, féru de cinéma et qui déteste Rohmer, vous répondrait que ce sont des films chiants et mal joués. C’est une façon de voir les choses. Moi qui ai un avis évidemment plus nuancé hum, hum… je le définirais plutôt comme un cinéma très écrit, dans lequel la parole est primordiale et qui a quelque chose à voir avec le marivaudage.
2. La Normandie : j’y habite depuis heu… fort longtemps maintenant, depuis que l’Éducation Nationale m’a obligée à quitter ma capitale natale du jour au lendemain. Alors, les lieux dont il est question : c’est CHEZ MOI !!! Caen et notamment la fac de Caen dont il est largement question dans l’oeuvre, je l’ai fréquentée. Les Nouettes, le château de la comtesse de Ségur dans l’Orne ? J’y ai amené mes enfants (petits… maintenant, plus rien ne les intéresse) pour une fête de l’âne (la nostalgie me prend à l’idée que j’en faisais ce que je voulais, avant, de mes gamins, jusqu’à les traîner à une fête de l’âne): imaginez des ânes déguisés avec chapeaux de paille, dentelles ajourées, rubans colorés, jambières en velours. Et moult petites filles tout de blanc vêtues et courant ça et là, tresses au vent, devant la belle bâtisse du XIXe siècle. Je fus évidemment ravie d’y retourner avec un des personnages du roman !
3. Les histoires de profs de fac, j’adore ça, et là, avec Sophie, j’ai été servie.
4. Quant aux romans policiers, je m’en délecte.
Bref, tout ça réuni avec humour (qu’est-ce que j’ai ri!) : un PUR délice plein de fantaisie et d’invention…
Alors, maintenant, le sujet (sans aller trop loin…, suspense oblige…)
Deux personnages : Sophie et Paul. Un remake de la Comtesse de Ségur ? Non, pas vraiment : Sophie Bogoroditsk a 68 ans, est prof à la fac de Caen (comme l’auteur, je crois…), spécialiste internationale de Ségur et bientôt à la retraite.
Paul de Freneuse est nettement plus jeune, il écrit une thèse sur les films qui n’ont jamais vu le jour et travaille notamment sur un film de Rohmer qui n’a a priori jamais été achevé : Les Petites Filles modèles,1952 , considéré comme le premier film de la Nouvelle Vague (mais les livres de Ségur, il ne les a pas lus.) Il a pour projet d’analyser le film sans l’avoir vu. Ah, ces universitaires !
Comment Sophie rencontra-t-elle Paul ?
Sophie a reçu une invitation pour une intervention à Berkeley sur l’adaptation cinématographique des Petites filles modèles par Rohmer (mais Rohmer, elle ne connaît pas.) De même qu’elle ne connaît pas la Californie et que dire non à une telle occas’, ce serait quand même dommage… surtout que tous les frais sont payés par l’université !
Donc Sophie et Paul vont se rencontrer à l’ Abbaye d’Ardennes, siège de l’IMEC (l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine), près de Caen, autour du fond Rohmer nommé RHM…
Vont-ils s’aimer ou se haïr ? Qui sait ?
Pt’êt’ ben qu’oui, pt’êt’ ben qu’non …
Nos deux détectives en herbe vont-ils trouver ce qu’ils cherchent ? D’ailleurs, connaissent-ils vraiment l’objet de leur quête ? Un film qui n’existe pas ? Le pourquoi de son inachèvement ou de sa disparition ? Des acteurs qui ne sont plus ? Des producteurs envolés dans la nature ? Des témoignages sur le lieu du tournage ? Ou bien… le sens de leur vie ? Ce qu’ils ont été et ce qu’ils seront après leur rencontre ?
Vont-ils se trémousser plus ou moins discrètement sur les airs de Radio Nostalgie, manger des crêpes, fumer clope sur clope, boire de la vodka ou du calva, Normandie oblige ? Ah, ça, oui, oui, oui !!!
Allez, j’arrête là, je ne vous raconte pas l’affaire Pottier qui va vous faire hurler de rire, ni la façon dont on survit en Normandie, ni qui détient le n°20 du magazine Frou Frou…
Croyez-moi sur parole, tous en voiture pour un road trip peu ordinaire ! Foncez ! Vous verrez, en vacances, qu’est-ce qu’on s’amuse !

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