Nos espérances
Anna Hope

traduit de l'anglais par Elodie Leplat
Gallimard
du monde entier
mars 2020
353 p.  22 €
ebook avec DRM 15,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu
coup de coeur

Les illusions perdues

Après ses deux premiers romans, « Le chagrin des vivants » et « La salle de bal » qui se déroulaient dans les années 1920, Anna Hope a franchi un siècle et situe « Nos espérances » aujourd’hui, à Londres. Elle suit le parcours de trois amies, Hannah, Cate et Lissa. Lorsque celles-ci se rencontrent, elles ont vingt ans, l’avenir devant elle et d’ailleurs, cet avenir est le cadet de leurs soucis. Elles vivent en colocation, dans une maison à la fois sublime et délabrée, avec vue imprenable sur un parc. A cet instant-là de leur existence, elles ne doutent pas qu’elle réussiront le trio gagnant : carrière-amour-enfants. Le destin pourtant se montre imprévisible, et voilà que les attentes de la jeunesse se confrontent aux réalités de la maturité. Voilà que Lissa, qui pensait faire une grande carrière de théâtre doit enchaîner les tournages publicitaires pour payer son loyer ; voilà qu’Hannah met en péril sa santé et son couple, enchaînant les FIV, obsédée par l’idée d’avoir un bébé au point de ne plus voir ce qui se passe autour d’elle ; et voilà que Cate, au contraire, se retrouve avec un bébé sans avoir vraiment eu le temps de le décider, se sentant complètement submergée par ce qui lui semble une responsabilité au-dessus de ses forces. On suit ce trio pendant une dizaine d’années, le temps qu’elles opèrent leurs mues et que le quotidien rattrape leurs illusions. Les hommes tiennent les rôles secondaires mais néanmoins indispensables. Anne Hope avec un talent qui ne faiblit pas au fil de ses livres, parle de sexe, de féminisme, de désir et de trahison. En un mot, de la vie.

 

partagez cette critique
partage par email