Palikao 79
DARIO

Envolume Editions
octobre 2018
293 p.
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Magistral, magnétique, ce roman policier habile, surdoué est une prouesse. Le lire est indispensable. L’auteur Dario, par une plume digne d’un génie évident prouve par sa souplesse verbale ce qu’une réussite littéraire a de meilleur. Le lecteur reste en haleine jusqu’au point final. Le liant prend dans une ferveur policière où rien n’est laissé au hasard. C’est un roman fort qui se déguste à petites gorgées tel un café serré. Le suspense est là posé sur les lignes où chaque mot prend racine pour renforcer le caractère rugueux de cette histoire. Et pourtant ! Les sentiments sont authentiques, sincères et vifs. Les traits des protagonistes des lumières qui perforent le gris du temps. Paris déchire son voile sombre et laisse passer subrepticement les battements de cœur en éclaircies de velours. On s’attache aux hôtes de cette histoire de renom. A Ema écorchée vive, fleur qui ne retient que la tendresse jusqu’au bout de ses cils. Au commissaire Fourrier, grand sentimental, solitaire et éperdument amoureux d’Ema. L’ambiance reste constante. Aucun soupir ne s’échappe d’un filigrane majeur. On ressent Paris, les courants d’air, les imperméables trempés et ce nuancé qui s’abat jusqu’aux regards des protagonistes. Caviani est l’homme à abattre. Ce mythique personnage emblème d’une période où Les Brigades Rouges semaient la terreur à fleur de ciel. Tout est au summum dans les ruelles abouties de l’auteur. On entend les claquements de portières, les pas pressés, les armes qui dévorent les causes et détruisent l’idéologie. Cette histoire est un cercle autour de 1979. Dans cette sphère où l’auteur renforce la puissance de ce policier par un levier des plus mesurés. L’écriture reste toujours divine, stylée. Elle parfume les pages. La page 233 est à apprendre par cœur tant c’est une merveille. Le rythme est doux, ciselé, on sent la patte d’un brillant qui n’a pas dit son dernier mot. « La veille c’était la Toussaint. On le devenait au glissement de l’air à travers le papier cristal des bouquets de chrysanthèmes. Il flottait encore un parfum à la violette, un parfum de vieilles dames qui viennent annuellement brosser les pierres tombales avec des balais de crin. Les morts aussi ont le droit d’être propres. » L’humour aussi est au rendez-vous subrepticement dans les éclaircies. L’éclat tient sa grâce jusqu’au mot de la fin. Caviani recule, tombe, peut-être…. Le commissaire Fourrier regarde l’horizon en devenir. Le lecteur n’ose pas refermer Palikao 79. Son palpitant est dans cette phrase citée par Dario « Chacun aime ce qui lui fait défaut. » Il attend un autre roman de l’auteur avec fièvre. Impatient, il lui reste à méditer sur ce grand livre qui délivre le message très fort qu’en chacun de nous se trouve et l’agneau et le loup. Ou bien celle de Pline « L’homme est un loup pour l’homme. » Culte, majeur, ce roman policier est à lire en urgence. Epoustouflant.

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