Allah au pays des enfants perdus
Karim Akouche

Ecriture
avril 2019
152 p.  15 €
ebook avec DRM 10,99 €
 
 
 
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Algérie, au début des années 2010. Dans le petit village perdu d’Ath Wadhou en Kabylie, les jeunes n’ont pas grand espoir d’avenir. Nombreux sont les chômeurs et tous ont le sentiment d’être délaissés, abandonnés par les autorités.

Pourtant certains gardent encore l’espoir d’un avenir meilleur. C’est le cas d’Ahwawi qui espère faire une carrière de chanteur et de son ami Zar, étudiant en sciences.

Ils ont des projets pour eux-mêmes ainsi que pour les autres jeunes du village. Ils en discutent souvent avec leur ami Zof, berger, qui lui a perdu toutes ses illusions quant au fonctionnement de leur pays.

Ce qu’Ahwawi et Zar apprendront vite à leur dépens : « En effet, notre peuple est écrasé par une hydre à deux têtes, l’une coiffée d’une chéchia et l’autre d’un képi. Nous sommes pris en tenaille entre les galonnés et les barbus. Nous devons résister aussi bien à la brutalité des uns qu’à la folie meurtrière des autres … »

Afin de ne pas renoncer complètement à leurs rêves, les deux jeunes hommes vont tenter l’immigration légale qui n’aboutit pas en raison du refus de visa par la France, puis l’immigration clandestine par l’intermédiaire d’un passeur : » Avec nous vous sillonnerez la Méditerranée en croisière..Les amateurs de sensations fortes seront bien servis. Les romantiques verront le plus beau soleil du monde danser sur l’eau de la Méditerrannée. Oh ! le lever de soleil, c’est féérique ! Les rires de l’aube, c’est hypnotique ! Vous verrez les crépuscules pleurer…Mais faites vite, les places sont limitées. »

Ce roman est bouleversant par la peinture sincère et sans concession qu’il brosse d’un pays où « décapiter quelqu’un ne choque presque personne, alors que tenir la main d’une jeune fille fait scandale ».

J’ai apprécié la puissance de l’écriture de cet auteur que je ne connaissais pas encore :

» Cest ça l’Algérie…C’est ça, l’Absurdistan. (…) Dans ce pays, c’est avec le rire, seulement avec le rire, qu’on assaisonne ses malheurs. »

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