Dans les prairies étoilées
Marie-Sabine Roger

ROUERGUE
mai 2016
256 p.  20 €
ebook avec DRM 14,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur o n  l  a  r e l u

Un rayon de soleil

Que dire de plus que Lucia-Lilas.

Ce livre est
-acidulé comme un bonbon,
-doux comme le miel,
-tendre comme nuage dans un ciel d’été,
-lucide comme un miroir,
-drôle comme les jeux d’un chaton….

Ce livre est un véritable rayon de soleil.

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coup de coeur

C’est le troisième roman que je lis de Marie-Sabine Roger, une auteur qui fait mouche à chaque fois. Un humour, une grande sensibilité, elle nous touche à chaque fois en plein coeur avec une galerie de personnages hors du commun. Merlin et Prune s’aiment. Ils viennent de craquer pour une maison à retaper en plein campagne à perpète les Bains …. Merlin a 57 ans, il est dessinateur, illustrateur de BD et documentariste. Il dessine pour une encyclopédie d’oiseaux (ce qui nous explique cette magnifique couverture). Prune a 49 ans, elle aime Merlin d’un amour fou, sa spécialité : les marchés aux puces. Tout va donc pour le mieux jusqu’au jour où leur ami et ancien voisin Laurent décède inopinément. C’était lui qui avait inspiré à Merlin, Jim Oregon, le personnage principal de sa série phare Wild Oregon. Cette série lui permet de bien vivre aujourd’hui. C’est un mélange de western et fantastique dont le treizième album est sur le point de sortir. Merlin est perdu, il est triste de perdre son ami mais surtout se pose des questions concernant la suite de la série, sans Laurent qui était un père pour lui. De plus il recevra un courrier un peu particulier, une sorte de testament où Laurent aura des exigences concernant la série …. je ne vous en dis pas plus. Nous allons découvrir des personnages hauts en couleur comme tante Foune (une vieille bique castratrice) et l’oncle Albert un jeune premier de 94 ans qui prendra une décision qui changera aussi sa vie , comme il le dit « ..sommes arrivés à l’âge où les jours comptent triple comme certaines lettres du Scrabble. Et nous profitons triplement du bonheur qui nous est échu. » Il y a aussi Lolie et Genaro, un chat hargneux « Cyrrhose », l’excellent plombier Bombala, … C’est un magnifique récit sur l’amitié, sur le temps qui passe, rempli de tendresse et d’humour, mais c’est surtout un régal où l’auteur se met en scène et nous parle du processus de création et de l’écriture. J’ai aimé comment Merlin puise son inspiration dans la vraie vie, la frontière entre la réalité et la fiction est mince. J’ai également apprécié que ces pensées nous soient à chaque fois proposées comme des cases de BD qu’il imagine. Une idée géniale. Les personnages parlent, accompagnent véritablement Merlin au quotidien. La frontière entre imaginaire et réalité est si mince. Marie-Sabine Roger se pose également la question des droits des lecteurs, du rôle qu’ils pourraient jouer dans le processus créatif? Pourrait-on lui imposer des contraintes, des règles ? J’ai passé un excellent moment. Les chapitres sont courts. La plume est vive, riche, fluide, sensible. On vit de vraies émotions passant du rire aux larmes. Les personnages ont comme à chaque fois une grande humanité et une bonne dose d’humour. Voilà une belle lecture estivale à emmener dans sa valise.
Ma note : 9/10 Les jolies phrases Mais les maisons ont ceci de commun avec nous, les humains, qu’elles nous attirent, nous repoussent, ou nous laissent indifférents. Et parfois, c’est le coup de foudre, qui ne correspond jamais, ou presque, à nos critères. On pourrait dire pareil des histoires d’amour. A chacun d’entre nous son propre cataclysme. Ce n’est pas l’ampleur des dégâts qui fait l’étendue de la peine. Mais le plus étrange, c’est que l’épreuve surgit souvent à l’instant même où le bonheur semblait acquis. La vie est un feuilleton tellement prévisible. On sait bien ce qui nous attend, au dernier épisode de la dernière saison. Où trouve-t-on l’innocence de s’étonner encore ? Le corps a beau lâcher, on n’efface jamais la mémoire du désir. J’ai encore dans l’oreille les petites brisures aux détours de ses phrases, comme autant d’échardes pas encore poncées qui se redresseraient dans la veine du bois. Avec elle ne rien dire n’est jamais un effort. C’est le privilège des gens qui s’aiment, ne pas être obligés de meubler les temps morts comme une pièce trop grande dans laquelle on a froid. Quand on s’aime, se taire est une connivence. La profondeur des amitiés ne se juge pas toujours à leur ancienneté. Chaque mort d’un ami est une lampe éteinte, qui rend notre chemin un peu plus hasardeux. Au présent, parce que c’est à jamais le seul des temps qui compte. Le seul qui fait de nous des êtres immortels. Les morts ne sont pas tristes, il n’y a pas de raison que les vivants le soient. Les lecteurs … Mettez une apostrophe, on entend « l’électeur ». Ce n’est pas un simple jeu de langue, une pirouette. C’est le lecteur qui fait l’auteur, et pas uniquement l’inverse. Edmée et moi sommes arrivés à l’âge où les jours comptent triple , comme certaines lettres au Scrabble. Et nous profitons triplement du bonheur qui nous est échu. Les morts ne meurent pas tant que l’on pense à eux, ils s’absentent, rien d’autre. Je la connais, cette angoisse du lecteur, lorsque le point final approche. Cette tristesse, ce refus, quand il ne reste plus que quelques pages, à peine. Lorsqu’on sait qu’on saura, bientôt. Plus de suspense, plus de surprises, ni aucune raison d’espérer autre chose. La pièce jouée jusqu’au tout dernier mot de la dernière rime. La frustration ultime, si la fin ne nous convient pas. Et cette sensation tellement particulière, ce doux plaisir mélancolique à refermer le lire si, par bonheur, on l’a aimé. Ces personnages-là, dont on pourrait jurer qu’ils ont été créés pour nous, exactement, par ces chers inconnus, tous ces auteurs vivants, ou morts, mais dont la voix résonne encore.

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coup de coeur

Que du bonheur!

Attention, PÉPITE à côté de laquelle il convient de ne pas passer ! Si vous poursuivez votre chemin, on vous aura prévenu(e) (s) … La lecture de ce livre m’a comblée de bonheur et je n’exagère pas. J’ai tout aimé ! 1. Les personnages (les principaux et les secondaires) : Merlin, 57 ans et son amie Prune, huit de moins, viennent enfin de trouver la maison qu’ils ne souhaitaient surtout pas acheter. Loin de tout, tout à refaire. Un coup de cœur comme on dit. Mais Merlin n’est pas bricoleur. Lui, son truc, c’est le dessin, enfin, les dessins : il est dessinateur documentariste « métier en voie de disparition », précise-t-il et travaille pour La Grande Encyclopédie des oiseaux d’Europe. Il copie sans trahir le moindre détail la gorgebleue à miroir, la chouette hulotte, le guêpier : « Il faut que l’oiseau respire, et il faut qu’il s’envole ». Il est aussi l’auteur de la fameuse série de BD, Wild Oregon, sa grande œuvre. « C’est une utopie maussade, ou une dystopie joyeuse, selon que l’on voit le verre vide ou plein… ». Quant à Prune, elle bricole, achète, revend. Ils font leur nid, tout va bien… jusqu’à ce que… 2. L’histoire (la principale et les secondaires) : c’est simple, on ne lâche pas le livre. D’abord, parce que l’on se demande comment les uns et les autres vont se sortir de leurs misères (ah, les décisions à prendre dans la vie !). Et puis, parce que l’on n’a qu’une hâte : retrouver nos personnages dans des situations irrésistibles qui m’ont fait rire mais RIRE… Et c’est rare que je rie en lisant un livre. Je souris mais je ne ris pas. Là, vraiment… J’ai ri (rigolé comme disent mes élèves !) – pauvre verbe « rire » ! Il n’en a plus pour longtemps celui-là ! 3. Et j’ai pleuré aussi, enfin j’exagère, des larmes ont coulé (souvent, j’avoue) parce que ce qui est dit est si juste, si touchant, si exactement ce que je ressens, que ça m’a touchée au cœur- direct ! Bien visé ! 4. Et l’invention, comment fait-on pour trouver tout cela ? Ça vient la nuit, en marchant, en faisant du vélo ? C’est ça un artiste, me répondrait Merlin, il doit « réenchanter le monde ». Bravo, Madame Roger, vous avez réussi et je vous en remercie. 5. Et l’écriture… de la prose aux vers, du roman à la pure poésie, des jeux de mots aux créations verbales les plus folles (ah, le « mortissoir à brinches » !). L’écriture m’a prise et m’a emportée. J’ai rempli mes carnets de citations, recopié de longs passages que je relirai quand j’en aurai besoin… 6. J’ai aimé aussi les réflexions de Merlin sur les rapports étroits entre le créateur et ses personnages. « Je vais mal, ils vont mal. Je vais bien, ils vont bien. Et réciproquement. C’est là que ça devient difficile à comprendre. » Les personnages envahissent l’univers de l’auteur qui leur parle, les imagine assis sur un coin du bureau ou allongés sur le lit à jouer avec le chat. Cela me rappelle Giono qui dans Noé raconte à quel point il a vécu avec les personnages d’Un roi sans divertissement (à lire absolument !) si bien que, passant à un autre livre, il éprouve encore le besoin de parler d’eux. 7. Vous faites dire, Marie-Sabine, (ça y est, j’ai osé !), vous faites dire à Merlin page 215 : « Mes lecteurs ont des droits. » A-t-on le droit de vous demander, un jour, de nous reparler de Merlin et de Prune ? Parce que je sais qu’ils vont me manquer, je le sens déjà ! Et puis, finalement, Alléluia Mac Cárghtaigh et Jim, ça va l’faire ou pas, comme on dit ici ? Et l’Oncle Albert avec Edmée (il faudra quand même qu’un jour Merlin lui explique la différence entre les poissons de rivière et les poissons de mer, quitte à faire un dessin !)? Cirrhose et Chausson (le pauvre !) s’habitueront-ils l’un à l’autre ? Et surtout, SURTOUT, dites-moi, car cela m’inquiète vraiment, Bombala est-il revenu avec les pièces ou a-t-il oublié de les commander ? 8. Que vont devenir ces personnages que l’on a tant aimés ? Vousnousraconterezhein promisvousnousraconterez !

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