Derrière la haine
Barbara Abel

Pocket
thriller
mars 2013
352 p.  6,95 €
 
 
 
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coup de coeur

Connaissez-vous vraiment vos voisins ?

La plume de Barbara Abel est une découverte pour moi, une révélation. Mais que se cache-t-il derrière la haine ? D’entrée de jeu on comprend que la relation est tendue entre Tiphaine et Laetitia, voisines depuis de nombreuses années. La première centaine de pages nous emmène sept années plus tôt, on y découvre deux couples, voisins devenant amis, partageant leurs joies, leurs peines quotidiennes. Laetitia et David Burnelle d’un côté avec leur fils Milo. Laetitia a hérité de la maison au décès de ses parents, David est chauffeur de taxi. De l’autre côté, Tiphaine et Sylvain Geniot, locataires de la maison mitoyennne, d’une classe sociale plus élevée et leur fils Maxime. On partage leurs vies, comme vous le faites peut-être avec vos voisins. Ils deviendront parents à trois mois d’intervalle, leur amitié deviendra fusionnelle. Leurs vies pourraient ressembler aux nôtres et c’est ce qui fait la FORCE du récit, on peut s’identifier aux protagonistes. Soudain surgit LE DRAME, et tout bascule, s’installe un malaise grandissant au fil des pages, un sentiment de culpabilité, de perte de confiance, des craintes, une peur, une paranoïa. La tension monte au fil des pages. Le rythme s’accélère, impossible de lâcher le livre, la nécessité de connaître l’issue s’impose. Embarquée, l’empathie passe d’un couple à l’autre. L’écriture est faussement naïve, dans ce vécu quotidien, elle est fluide, passionnante, sombre et l’angoisse monte. C’est l’authenticité du récit qui m’a entraînée au tréfonds de l’âme humaine. La lecture est rapide, addictive. Les courts chapitres s’enchaînent à merveille, c’est machiavélique et j’ai pris une claque au final. Chacun a ses secrets. Et si nos voisins ?? Un thriller psychologique bien ficelé, réussit. Et si j’attaquais « Après la fin » pour suivre ? Une plume que j’ai vraiment envie de découvrir. Ma note : 9.5/10 Les jolies phrases Qu’importe que David et elle n’aient plus de famille, malgré la cruauté d’un destin qui ne les avait pas épargnés. Leur famille, n’était-elle pas ici, devant elle, partageant avec eux une gaieté qui avait pour unique force celle d’être là, sans cause apparente? Deux enfants qu’une même complicité unissait et qui profitaient pleinement de l’insouciance de leur âge. Il suffit pourtant qu’un événement « extra-ordinaire » bouleverse le cours normal de l’existence pour que la famille biologique reprenne ses droits sur celle du coeur. La puissance du clan était redoutable et les liens du sang indéfectibles, David le vérifia non sans éprouver l’amertume du regret. Souffrir était à présent leur unique raison de vivre. Justine Philippot savait par expérience que toute vérité n’est pas bonne à dire et, dans son métier, certaines de ces vérités mettaient plusieurs années à émerger. Le malheur est un fardeau qui, à l’inverse du bonheur, ne se partage pas. Quand la certitude d’être à l’abri du malheur se fendille inexorablement, comme un éclat qui entraîne des fissures à l’âme que l’on tente de colmater, parce que ce genre de choses n’arrive qu’aux autres …

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