Et si nous étions libres
Annick Cherville

Le Courrier du Livre
juin 2015
580 p.  22 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Génération « no limit »

Certes 750p et 1100g….pour lire au lit, ce n’est pas évident, MAIS, il faut avoir terminé ce beau roman pour en apprécier les thèmes développés. La gaieté n’en est pas le thème principal, loin de là, et pourtant tous ces personnages qui veulent s’alléger de toutes les contraintes, de tous les interdits, les tabous aussi , étaient bien de leur temps dans les années 80. Cathy, une jeune fille de 15 ans à cette époque s’ennuie, se rebelle, part, écrit et a un succès certain. Cela va lui ouvrir les portes d’un monde de jeunes adultes , voire moins jeunes , mais tous soucieux de vivre leur vie à fond, et tous (sauf un) bien décidés à se supprimer dès les premiers flétrissements du corps pour les uns, pour un amour incestueux , ou simplement par désespoir. Parce que sous ces attitudes apparemment détachées rôdent quand même des sentiments profondément humains (la jalousie, l’envie par ex) Au milieu de ce petit monde règne un prince des Mille et une Nuits, Sourayan, beau comme un dieu, sage ,calme, qui aime certes cette sorte de harem hommes-femmes qui se forme autour de lui, mai reste avant tout maître de ses désirs, sexuels en particulier . Seule, sa fille qu’ il prend en charge à l’âge de 15 ans, pour la sauver d’un mariage forcé nous le rend plus accessible , plus vrai. Cathy va survivre à tout cela, , non sans avoir découvert des paradis superbes, en Egypte, à Alexandrie particulièrement , à Los Angeles, et au Frioul ou elle sera heureuse seule, puis en Provence où elle décidera de son sort entourée de chats qui ont une place importante dans ce livre. Ce n’est pas un livre simple à résumer, et les histoires des uns et des autres sont faciles à lire, mais le sentiment que seule la mort peut parfaire ces vies quelque peu dissolues tout de même est prégnant dans ce roman ; des morts soigneusement choisies et mises en scène. D’ailleurs seuls des esthètes bien riches peuvent se permettre de vivre et de mourir ainsi.

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