Juste après la pluie
Thomas Vinau

Alma Editeur
janvier 2014
281 p.  17 €
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

Un grand livre de petits poèmes

Sous le regard bienveillant et clairvoyant du poète, nous entrons dans ce recueil avec douceur et délicatesse, comme s’il nous murmurait ses mots à l’oreille. Nous l’écoutons nous raconter ces petits riens qui parsèment nos existences, la lourdeur du quotidien, la légèreté des rêves, un monde qui marche parfois sur la tête, des instants de grâce, l’écoulement indomptable du temps, notre condition de terrien mortel, les joies de l’amour et de l’amitié, l’émerveillement de l’enfance, les tourments intérieurs, la grandeur de la nature et la petitesse de l’homme, la colère, la bêtise, le mensonge…
Ainsi, le poète nous parle du ciel, de son immensité, de son mystère, du calme après la tempête et vice versa. Du vent qui souffle plus ou moins fort et balaye nos idées noires tout comme la pluie qui lave et estompe. Et les bulles de savons s’envolent et éclatent. Contemplation.
Et au fil des pages, tout un bestiaire défile ; héron, araignée, rat, éléphant, abeille, chien… le monde végétal aussi ; l’herbe grasse, les plantes, les fleurs, leurs couleurs, leurs parfums… c’est la vie qui va et vient. Naît et meurt. La nature est luxuriante ou désertique, le soleil réparateur ou querelleur, les rivières indociles ou taries, la nuit délivre ses cauchemars ou ses secrets, les plaisirs minuscules ou les grandes terreurs jaillissent quand on ne s’y attend pas.
Les poèmes sont brefs, les mots y courent comme un flot, sans obstacle, sans ponctuation. L’auteur joue avec eux, selon leurs sens, leur beauté, leur laideur, leur puissance, leur faiblesse, leurs destinataires. Pas d’envolée lyrique, pas de phrase alambiquée. Juste un murmure. Un bruissement de mots. L’essentiel.
Un grand livre de petits poèmes à lire et relire sans modération.

« Au jour sans jour

Le matin est en cendre
et demain est en miette
nous jouons dans nos ruines »

« L’homme mesure

L’homme mesure
ça le rassure
c’est une drôle de manie
il a mesuré la terre
l’eau même l’air
et puis le ciel
peut-on mesurer le ciel
et son usure
peut-on mesurer l’usure du ciel
l’enfant pose la question
l’homme se retrouve bien bête
mesuré mais muselé
l’homme mesure
l’enfant lui
démesure »

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