La grand-mère de Jade
Frédérique Deghelt

Actes Sud Editions
babel
août 2012
400 p.  8,50 €
 
 
 
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coup de coeur

Un livre vraiment doux.

Vous allez y rencontrer Jade, une charmante jeune femme, parisienne, journaliste pigiste qui rêve d’écrire un roman. Rencontrer aussi sa grand-mère, Mamoune, qui est en passe de se retrouver placée dans une maison de retraite par ses filles, suite à un malaise qui a révélé sa plus grande fragilité. En même temps, elle a 80 ans, Mamoune. Elle a le droit d’être un peu plus vulnérable, non ?

Vous allez les aimer, toutes les deux !

Jade d’abord, qui ne peut se résoudre à laisser sa grand-mère partir vivre en maison de retraite. Elle aurait le sentiment de l’abandonner. Sa décision est vite prise: l’enlever et l’accueillir chez elle ! Commence alors la cohabitation pour ces deux femmes si différentes. Elles vont apprendre à se connaitre autrement. Il faut dire que partager l’intimité d’un petit appartement parisien entraine une proximité propice. Chacune va se raconter, se livrer, partager ses expériences. Deux générations de femmes qui se rencontrent vraiment, c’est doux, c’est sensible et ça interpelle.

Mamoune, ensuite, qui ne veut pas être un poids pour Jade. Elle veut continuer à vivre, à se sentir utile. Elle lui propose alors de relire le manuscrit de son roman avant qu’elle ne le propose à un éditeur. Jade découvre alors le secret de sa grand-mère. Cette femme qu’elle connaissait campagnarde, travailleuse va se révéler être aussi une lectrice assidue et érudit. Même son mari ne l’a jamais su !

Et alors là, quelle bonheur ! Ce livre devient une ode à la Lecture, à l’éducation, au travail d’écriture, à l’apprentissage du métier d’écrivain. C’est beau, c’est sensible, c’est philosophique, c’est émouvant.

« Je me souviens d’avoir été fascinée par le miracle des bons livres qui arrivaient au bon moment de la vie. Ceux qui parfois tombaient des étagères pour venir répondre à des questions que me posait l’existence. J’ai récupéré ainsi la patience à une époque où je serais partie dans l’exaspération, découvert les vertus de l’amour rêvé, abandonné le voyage à d’autres vies, rangé le meurtre au rayon de l’impossible. J’ai tout vécu, j’a mille ans et je le dois aux livres. »

Un dernier mot: la fin de ce roman est très surprenante… un peu comme dans un bon polar.

Retrouvez Sido sur son blog http://errancesimmobiles.com

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