La nièce de Fellini
Gilles Verdiani

Ecriture
mars 2014
180 p.
 
 
 
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coup de coeur

L’artiste et le reste du monde

Mettez ensemble des personnages improbables, faites-leur vivre des situations improbables, vous obtiendrez un résultat forcément improbable. On est ici à Paris et aujourd’hui mais très vite on est emporté ailleurs, dans une atmosphère vaguement romaine, ou plus certainement dans un lieu sans âge ni position terrestre.

Gilles Verdiani utilise tous ses talents de scénariste pour bâtir une intrigue resserrée autour de protagonistes inoubliables, chacun drapé, au choix, dans des charmes vaguement désuets, des contradictions mystérieuses, une innocence touchante. Des protagonistes rêvés cependant que très ancrés dans le réel. L’appartement qui les réunit a tôt fait de devenir la maison du bonheur pour le lecteur fasciné. Si l’on peut réellement exister en marge de la vie normale, n’est-ce pas la plus noble des ambitions ?

Richement dialogué, avec beaucoup de subtilité, et servi par une écriture soignée et superbe, ce roman connaît aussi des accès de lyrisme lorsque les personnages se rapprochent.

Le sens du dialogue de Gilles Verdiani fait de La nièce de Fellini une comédie jubilatoire mais pas seulement : il se dégage de ces pages une douce mélancolie saupoudrée de poésie. Et surtout, l’auteur propose une belle réflexion sur le rôle dans l’artiste dans la société. A l’heure de la décadence, l’art n’est-il pas le plus bel acte de résistance ?

Ce premier roman est une vraie belle réussite, un livre que l’on referme à regret tant il est difficile de quitter ces attachants héros et l’univers fantasmagorique dans lequel ils évoluent. Et une signature qui augure du meilleur.

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