critique de "Le début de la tyrannie", dernier livre de Tristane Banon - onlalu
   
 
 
 
 

Le début de la tyrannie
Tristane Banon

Julliard
février 2013
188 p.  18 €
ebook avec DRM 13,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

A-t-on les tyrans qu’on mérite ?

La mère d’Alice est morte. Alice qui a tant souffert de l’intrusion de sa mère dans son quotidien, Alice dont la liste de reproches à sa mère est interminable se retrouve désemparée. Une maison avec un mur en moins. Et ces reproches, elle les exprime à chaud, avant que les bons souvenirs n’aient chassés au loin les mauvais, se remémorant en particulier les derniers temps de sa mère, ce voyage à Cuba qu’Alice avait organisé comme une ultime bulle d’air plutôt que comme une convalescence – le crabe dévore la mère.

Alice a trente ans et elle est incapable d’avancer, de construire. La faute au tyran. A-t-on les tyrans qu’on mérite ? Choisit-on d’être victime ? Alice n’est pas une jeune femme souffrant du syndrome de Stockholm, Alice est une fille comme on reste toutes des filles par rapport à nos mères, qu’elles aiment bien, mal, trop, pas assez, pas du tout.

Il y a quelques facilités dans les formules, un peu trop d’insistance parfois, mais surtout beaucoup de justesse dans les images dont Tristane Banon parsème sa prose. Son Alice est particulièrement réussie : peu importe que ce soit l’auteur ou non, c’est une génération à elle toute seule. Des Alice, il y en a tellement autour… La tyrannie est partout, de qui qu’elle vienne, et les reproches aux ascendants sont éternels.

Le début de la tyrannie, fluide et rythmé, se lit vite et bien. La capacité du lecteur à l’apprécier réside cependant dans son aptitude à faire abstraction des personnages publics que sont l’auteur et sa génitrice. Pour qui le peut, ce roman est une vraie bonne surprise.

Retrouvez Sophie Adriansen sur son blog 

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