Le fléau de Dieu ( T.1)
Andrea H. Japp

Gabrielle d'Aurillay, veuve sans douaire
FLAMMARION
roman historique
octobre 2015
400 p.  21 €
ebook avec DRM 7,99 €
 
 
 
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André H. Japp le précise en conclusion de son livre : elle a été troublée, dans le cadre d’études médicales, par cet épisode épidémiologique sans commune mesure que fut la peste du XIV° siècle qui a décimé environ 50% de la population européenne. Plusieurs théories s’affrontent quant à l’origine de cette épidémie. Andréa H. Japp importe la peste noire en France via un bateau d’importation de marchandises.

Andréa H. Japp ne brosse pas une histoire de cette épidémie mais l’utilise comme toile de fond pour celle de Gabrielle d’Aurillay, noblesse déchue mariée à Henri d’Aurillay, enceinte du futur hoir d’Henri qui semble chérir et sa femme et son futur enfant. Qui semble car le récit dévoile assez vite l’hypocrisie d’Henri qui cache à sa femme ses petits travers : jeu, prostituées, falsification des comptes de l’entreprise de son oncle, perte de son emploi…

Au milieu des déboires de son couple et de l’épidémie de peste qui prend petit à petit de l’ampleur, Gabrielle trouve dans les affaires de son mari, un dyptique qui est l’autre pièce centrale du récit d’André H. Japp. L’origine et la fonction de ce diptyque sont obscures. Tout ce que l’on sait, c’est qu’il a été créé dans une abbaye par le supérieur de l’ordre, qu’il semble posséder au dos un texte qui pourrait remettre en cause certains fondements de la religion et qu’il draine derrière son parcours sinueux son lot de cadavres et de sang.

Scénaristiquement parlant, ce roman est très bien structuré, n’en doutons pas. André H. Japp maîtrise son histoire, sait d’où elle part, sait où elle va et par quels chemins, de traverses ou non, passer.

J’aurai quelques réticences sur le style, comme parfois (comme souvent ?) dans ce type de romans historiques qui tiennent mordicus à ressortir les mots de vieux françois, un peu techniques parfois (souvent ?), assortis de leurs notes de bas de pages qui alourdissent la lecture, parfois (souvent ?) sans utilité (sans vouloir me la jouer intellectuel, je ne vois pas l’intérêt de donner la définition de « marri »).

Point ironique à souligner, à ce sujet, qu’André H. Japp cite un extrait littéralement en vieux français. Cette citation, parfaitement justifiée dans le contexte, donne du coup un relief presque anachronique au reste du livre qui semble ne pas savoir choisir son camp entre français moderne et vieux français et opte pour un saupoudrage de mots désuets par-ci par-là.

Un bilan de lecture que vous aurez compris mitigé mais dont j’attends néanmoins la suite dans la mesure où André H. Japp ne dénoue aucun des fils dont elle tisse son récit : ni la relation de Gabrielle et d’Henri, ni le cas du diptyque, ni la peste qui sévit encore…

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