Le même ciel
Ludivine Ribeiro

JC Lattès
février 2016
200 p.  18 €
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

des accents modianesques

Lorsqu’un médecin est invité à dîner, la soirée ne se termine pas sans que chaque convive ait sollicité son avis sur un mal-ici ou un mal-là. C’est à peu près pareil dans le milieu de l’édition ! Si vous êtes éditeur, critique littéraire, agent, il y aura toujours, avant le dessert, plusieurs personnes qui vous auront confié avoir un manuscrit dans leur tiroir. Je savais donc que Ludivine Ribeiro écrivait, puisque nous sommes amies depuis longtemps. Mais au fil des années, ne voyant rien venir, j’avais pensé qu’il s’agissait d’une marotte, et que de livre achevé et publié, nous n’en verrions jamais la moindre page. Honte à moi ! Vingt ans plus tard, non seulement Ludivine publie son premier roman, mais ce texte est une merveilleuse surprise, un récit aux accents modianesques, une écriture très évocatrice, qui évite facilités et clichés. Il n’y a pas de véritable histoire. Mais plutôt des instants fugaces, des moments volés, des instants immortalisés qui, assemblés bout à bout, forment un roman. Le véritable héros de ces pages est le temps qui passe, avec la nostalgie pour personnage secondaire. Un petit groupe se retrouve, comme chaque été, dans un village italien, au bord de la mer. Nils et Tessa s’étourdissent dans des fêtes, pour ne plus penser à ce qui a brisé leur vie ; Tom, l’enfant livré à lui-même, s’est trouvé un meilleur copain dans le chien Avocado Shrimp ; il y a Line, une adolescente qui commence à tester son pouvoir de séduction et aussi Vanina Silver, une jeune femme blonde qui s’évapore au cours d’une fête. Ce mystère fait écho à une autre disparition survenue quelques années plus tôt et qui va servir de révélateur. Au fil des semaines et du roman, la tension monte, l’été devient torride… Depuis, Ludivine s’est remise au travail. Pas question d’attendre à nouveau deux décennies pour publier son deuxième livre. Comme elle l’écrit et le décrit si bien, le temps passe…et on n’a plus vingt ans !

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