Le vol de la Joconde
Dan Franck

grasset
litterature française
février 2019
209 p.  17 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Une traversée de Paris

1911 : la Joconde a disparu ! Parfait prétexte pour raconter le Paris du début du 20e siècle, celui des grands artistes qui y avaient trouvé refuge. Car ils sont tous là dans ce roman loufoque et drôle, documenté et… libre. L’auteur ne s’en cache pas : il avoue quelques incohérences pour mieux servir le récit et personne ne s’en plaindra. Ainsi, lorsque Guillaume Apollinaire et Pablo Picasso demandent de l’aide à leur ami Le Douanier Rousseau, peu importe si celui-ci est en vérité mort un an plus tôt, ce personnage farfelu méritait bien une place dans cette histoire. Apollinaire tremble de peur depuis le vol du célébrissime tableau car il connaît l’un des suspects : le dénommé Géry Pieret, celui-là même qui leur a vendu, à lui et à Picasso, deux têtes ibériques du Vesiècle avant Jésus-Christ, déjà soustraites au Louvre. Le poète et le peintre, immigrés, craignent donc d’être mêlés à l’affaire et renvoyés dans leur pays. Il faut cacher ces œuvres, et au plus vite. Débute un long périple, où de Montparnasse à Montmartre, du Bateau-Lavoir au Lapin agile, nos deux acolytes croiseront Jarry, Braque, Matisse, Utrillo, Marie Laurencin ou Max Jacob, et discuteront à bâton rompu de leur art et de leurs amours, de leurs rivaux et de leur génie encore méconnu. Mêlant dialogues inénarrables et situations ubuesques, la traversée de Paris de ce duo fantasque ne manque ni de charme, ni de surprises.

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