Le voltigeur
Marc Pondruel

JC Lattès
août 2014
350 p.  18 €
 
 
 
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Un premier roman prometteur

Un soir de septembre sur la côte Bulgare, un homme, la quarantaine passée est sur sa terrasse. Il n’est pas seul ; tout près de lui, sa compagne Merve d’origine turque et des touristes, des mexicaines. Ils savourent ensemble la douceur de cette fin d’été, le calme de Varna qui commence à se vider de ses vacanciers, en dégustant une bière. La Mer Noire les a accueillis tout à l’heure, elle a reposé leur corps, a détendu leur esprit. L’homme paraît serein, paisible. Un air satisfait. Bientôt, il le sait, il faudra plier bagage. Lui et Merve prendront leur quartier d’hiver en Turquie. Et reviendront ici à la belle saison, prêts à recevoir des touristes de passage dans leur maison d’hôtes. En pleine discussion avec les mexicaines, Merve qui s’était absentée revient et dépose sur la table une vieille boîte à cigares…
L’homme reconnaît le coffret. Son visage se rembrunit. Son regard devient grave. À l’intérieur, de vieilles photos, des enveloppes jaunies, des tickets et autres notes… des souvenirs de vingt ans d’âge, des bouts de vie, sa jeunesse enfuie.
La sidération passée, tout remonte à la surface ; les études à l’institut de Lille et la bande des quatre Witold, Auguste, Joachim et lui, leurs discussions à bâtons rompus au Vaisseau leur bar fétiche dans lequel ils refaisaient le monde et convoquaient à leur table les plus grands auteurs, cinéastes et autres chanteurs, la belle Ophélie, la musique, l’alcool, la drogue, les rêves, les envies d’ailleurs, et puis les virées à Amsterdam, le voyage aux Etats-Unis à la recherche de Witold, la rencontre avec l’insaisissable Nina son premier amour qu’il retrouvera plus tard à Moscou, le sentiment de liberté totale, l’insouciance, la soif de découverte, les désillusions et les échecs aussi, et puis la pudeur avec ses parents, cette maudite retenue qui empêche les mots de sortir…
Un vent de nostalgie, une confession intime, le portrait d’une génération, le parcours d’un homme, le présent éclairé par le passé. La voltige, acrobaties périlleuses et risquées, la vie à toute allure.
Un roman d’initiation bien ficelé, une écriture maîtrisée, un auteur plein de promesses. Signalons tout de même quelques longueurs dans la narration et des personnages manquant parfois de consistance. Des maladresses qui seront sans doute corrigées dans le second roman de Marc Pondruel.
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