L'Enfant du Tsunami
Eva Kopp

Pierre Philippe
juin 2018
175 p.  18 €
 
 
 
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L’enfant du tsunami

J’étais en voyage au Japon lorsqu’Eva Kopp m’a gentiment proposé la lecture de son premier roman « L’enfant du tsunami » qui vient de paraître chez Pierre Philippe Editions. Il n’y a pas de hasard, une belle coïncidence. A mon retour, il m’attendait, l’occasion de prolonger un peu mon voyage au pays du soleil levant.

Tout commence le 11 mars 2011, le tsunami se prépare ainsi que la catastrophe de Fukushima, la vague, la grande vague dessinée par le grand maître d’estampe Hokusai va frapper laissant sur son passage ruines et désolation. Cependant l’espoir, un petit bébé Néthanel est sauvé par un pompier Hiro dans les décombres d’un grand immeuble, il est vivant c’est un miracle, nous allons partager un petit bout de sa vie.

Il y a beaucoup de dates, de personnages et de lieux différents. Ce roman choral demande un peu de concentration et l’idéal est de le lire en une fois, mais je vous rassure très vite la magie opère.

Eva nous fait réellement ressentir la vie au Japon, son histoire, ses légendes. Elle réussit à tisser le fil qui relie les différents protagonistes de ce roman très bien documenté. (des personnages qui existent réellement au destin fabuleux comme ce patineur artistique médaillé aux Jeux Olympiques Hanyû Yuzuru, mais aussi le directeur de la centrale ou encore le pompier. )

Elle nous amène à la réflexion, à l’instrospection, soulève énormément de questions : sur le nucléaire, les liquidateurs, l’esprit et le mode de vie japonais, les coutumes, l’obligation des écartés de la région de réintégrer leur ancien domicile. Mais elle nous emmène également dans le monde onirique, l’imaginaire proche de celui de Murakami avec des légendes, des rêves.

Finalement on s’adapte très vite aux changements de personnages, dans le temps et dans l’espace, ce roman qui au départ me paraissait décousu ne l’est en réalité en rien. Tout s’assemble très vite, on vit chaque personnage. Le parti pris de s’adresser au lecteur en lui demandant s’il voit ?, entend ? telle ou telle chose est amusant mettant le lecteur au coeur de l’histoire.

Pas envie de vous en dire plus, on passe de la France au Japon, et vice et versa dans le temps, l’air de rien on apprend des tas de choses, ce roman qui démarre sur un véritable drame est au final lumineux.

Une plume qui doit s’affirmer, très vive, dynamique, spontanée, plaisante. Un roman très enrichissant.

Si comme moi, vous aimez le Japon ou si vous voulez apprendre plein de choses , allez-y ce livre est pour vous.

Merci Eva pour cette belle proposition, un très agréable moment et un joli premier roman.

Ma note : 8.5/10

Les jolies phrases

« Cette éolienne sur laquelle je travaille à quelque chose de mystique en commun avec l’éclipse. Elle, entre ciel et mer. L’éclipse, entre la vie et la mort » songe Hakao.

Il espère que cette catastrophe prendra un jour un sens. Non seulement au Japon, mais aussi dans le monde entier. Que les enseignements tirés de cet accident serviront à améliorer la sûreté des installations nucléaires.

Dans mon coeur, deux renards s’affrontent. L’un est méchant et sombre. Il est la peur, la colère, la peine, la culpabilité, les ressentiments et le mensonge. Ses attaques sont perfides. Il reste tapi dans les failles de l’âme et attaque à la moindre occasion. L’autre est bon et lumineux. Il est paix, amour, espoir, partage, compassion et confiance. Les deux se battent à mort. Le combat est sanglant, cruel, impitoyable…

Depuis le 11 mars 2011, j’ai croisé beaucoup de vivants morts et de morts encore trop vivants. Parfois ils me rendent visite dans mes rêves. J’ai l’impression qu’avant, nous étions insouciants, mais nous ne le savions pas.

https://nathavh49.blogspot.com/2018/08/lenfant-du-tsunami-eva-kopp.html

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