Les désorientés
Amin Maalouf (de l'Académie française)

Editions de la Loupe
roman
octobre 2012
300 p.  20 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

« En sursis, comme nous tous »

Ils se sont connus à l’université, dans un pays du Levant jamais nommé explicitement. Ils étaient amis, ils brassaient des idées fortes et importantes, ils se sont dispersés sur plusieurs continents et trente ans ont passé. Ils se retrouvent à la cinquantaine… « Les désorientés » d’Amin Maalouf est un roman magique d’une richesse incroyable. Il y a les personnages, bien sûr, l’histoire de ces retrouvailles amicales qui fonctionne très bien, les interactions des uns et des autres et le Champagne, les mezzes, les mails, tout ça, qui forme un premier plan très réussi et très prenant; mais il y a surtout cette formidable limpidité qui donne à des sujets très denses et véritablement épineux une impression de grande clarté. Avec ce qui ressemble parfois à une certaine naïveté, Amin Maalouf ne recule devant aucun sujet brûlant et s’offre même le luxe du regard extérieur critique sur lui-même, l’historien qui voudrait toujours que les torts soient partagés à 50/50, ou l’homme fait qui tergiverse interminablement pour finir par se cacher derrière son petit doigt (ou un organe situé plus bas…). Ces 520 pages célèbrent la vie et se dégustent dans une joie fébrile.

partagez cette critique
partage par email
 

Nostalgie

« Quelle est donc la vraie raison de mon retour vers ce pays bien aimé dont je redoute d’écrire le nom comme Tania redoute de prononcer le nom de l’homme dont elle est maintenant la veuve ? »
Adam historien vivant depuis longtemps en France, retourne d’urgence dans le pays du levant qui l’a vu naître, il ne le nommera jamais autrement, afin de revoir un ancien ami resté là- bas et avec lequel il a pris ses distances.
Ce dernier très malade, demande à le rencontrer une dernière fois. Adam arrivera trop tard, mais son voyage deviendra l’occasion pour lui de renouer les liens à ses racines, et surtout aux hommes et aux femmes auxquels il fut le plus attaché, quand ils étaient tous étudiants. Il tentera de les réunir de nouveau.
Certains sont restés, d’autres sont partis comme lui loin de ce qui fait souffrir
Un récit où se mêlent amitié et trahison, exil, religion, politique, nostalgie et espoir.
Une très belle lecture.

partagez cette critique
partage par email
 
coup de coeur

L’esprit du Levant

Si l’installation dans le roman est un peu longue, ce mal est nécessaire. Le personnage principal (l’auteur ?) se trouve et se retrouve difficilement sur sa terre natale après un long exil volontaire. Mais lentement (actuellement un luxe !), l’histoire se construit et se réécrit. Tous les personnages sont remarquables. Et nous y trouvons toutes les composantes humaines du Liban présent et passé avec ses espoirs, ses peurs, ses regrets et ses contradictions. Peut-être la vraie faille du Levant?

partagez cette critique
partage par email
 
coup de coeur

Un roman qui inspire

Très beau roman dont l’auteur est un académicien élu en 2010. Amin Maalouf a fui le Liban en guerre pour arriver en France en 1976. Après la publication de nombreux romans, il obtient, en 2010, le prix
« Prince des Asturies » pour l’ensemble de son oeuvre. Dans « Les désorientés », le narrateur, Adam, est appelé au chevet de son meilleur ami, Mourad. Après trente-cinq ans d’absence, il revient dans son pays natal sans jamais le nommer. Entre nostalgie et désillusion, l’auteur raconte les retrouvailles de ces « désorientés » qui croyaient en un monde meilleur. Les notes et réflexions du narrateur ponctuent le récit et nous éclairent sur le passé des protagonistes mais également sur l’état d’esprit d’Adam durant seize jours. La limpidité du style et la richesse émotionnelle entraînent la lectrice dans une réflexion profonde à propos de thèmes universels: l’enfance, l’amour, la fidélité, l’amitié, la foi, les origines, l’argent, l’avenir du monde…Certains personnages, comme Albert, sont véritablement attachants. A travers l’histoire personnelle de chacun, l’auteur démontre à quel point la vie réserve des surprises; à la fois délicate et cruelle. Très belles descriptions de maisons orientales dans des paysages ensoleillés. Un roman qui questionne et offre un lumineux moment de lecture.

Retrouver Sophie Marie Dumont sur son blog

partagez cette critique
partage par email