MAI 69
Marcel Ghigny

bookelis
février 2018
216 p.  15 €
ebook avec DRM 7,49 €
 
 
 
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Sylvain Loriers envoie un manuscrit à son père Julien lui demandant de le préfacer. Il a souffert de l’absence de son père qui a quitté sa vie lorsqu’il était âgé de trois ans.

C’est en mai 1993 qu’il le rencontre et part avec l’aide de sa mère à la recherche de son passé.

Un passé qui remonte à la rencontre de ses parents dans un climat particulier, celui des barricades de mai 68. Avec Lucie sa mère et les courriers de Julien, il va revivre leur histoire d’amour, sa genèse en somme.

Un amour qui n’aurait sans doute pas existé sans mai 68 dont on fête cette année les 50 ans ! Mai 68 qui a fait changer les mentalités et apporté plus de libertés amenant les parents de Sylvain à vivre en communauté à la campagne. Un amour compliqué.

On retrouve en filigranes le climat de mai 68 et des années suivantes, le quartier latin, la Sorbonne, les revendications mais aussi ce que cela provoquera par la suite dont l’émancipation des femmes et l’évolution des mentalités.

J’avoue avoir eu un peu de mal à relier les personnages entre eux au départ de l’histoire, la mise en place d’un arbre généalogique aurait un peu facilité la lecture.

Il y a Julien Loriers, commercial, le fils d’une manufacture de textile. Lucie est enseignante, c’est la femme de Maurice qui travaille aux usines Renault. Deux mondes totalement différents qui vont se croiser. Une passion qui va naître et des vies qui vont basculer, nous emmener dans les petites communautés où l’on fait son pain, élève des chèvres, …

Une originalité dans ce roman, des éléments politiques, musicaux, cinématographiques ponctuent le récit en fonction des dates des événements.

J’avoue que je pensais découvrir un récit relatant mai 68, il s’agit ici d’un récit qui nous parle de choix personnels, d’amour, d’une passion et qui rend compte de l’évolution de la société.

Ma note : 6.5/10

Les jolies phrases

Le bonheur n’est-il pas construit sur l’ignorance ?

La liberté se conjuguait sous toutes ses formes.

Vivre sur une île est une chose, savoir que c’est une île en est une autre. Tout devient différent. Les souffrances comme les bonheurs.

Elle lui disait de s’endurcir, de se caparaçonner contre l’amertume, prendre du recul. Mais ce n’est pas en bouchant le cratère d’un volcan qu’on l’apaise. La douleur s’enfonce, s’enracine.

En 69, rompre est un séisme et je ne savais pas si lui ou moi en aurions le courage et l’audace. Mai 68 avait délié les langues, pas encore les mentalités.

La solitude sera toujours mon lot. Notre amour était un océan, mais notre couple n’était qu’une île !

Nous ne sommes que des êtres humains, ballottés par nos sentiments et nos émotions. Il nous faut juste aimer, difficile à accepter !

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