Mefiez-vous des femmes exceptionnelles
Claire Delannoy

Albin Michel
août 2015
272 p.  18 €
 
 
 
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Roman choral sur l’amitié féminine

« On appelait ça faire la khamsa, il y avait Nour la musulmane, Diane la juive, Sofia la catholique, Marie l’athée, moi l’ex-communiste et puis toutes celles qu’on invitait, chacune faisait un plat, les bouteilles circulaient, on chantait, on dansait, on était comme les cinq doigts de la main, la khamsa, les cinq piliers, les cinq livres, on rigolait comme des folles, on se disait qu’on était liées pour la vie, tu te souviens, Nour, c’est toi qui avait choisi le nom (…). »
Qu’est-ce que l’amitié ? Les liens tissés au fil des années sont-ils vraiment indéfectibles ? Ne finit-on pas par s’éloigner de ses amis ? Leur dissimuler certaines choses, s’arranger avec la vérité, les juger ? Par-delà les frontières, le temps qui passe, les petites contrariétés de chacun, les chemins professionnels, les rencontres, les amours, l’arrivée des enfants, les différences sociales… l’amitié essuie des soubresauts, encaisse des coups durs. On dit que l’amitié vraie se relève toujours… C’est ce qu’a voulu explorer Claire Delannoy dans ce roman.
L’auteure raconte l’histoire – les histoires, seraient plus juste – de cinq amies, Diane, Marie, Chris, Nour et Sofia, qui se sont rencontrées aux Beaux-arts à vingt ans, les trajectoires de chacune, les hauts et les bas, les joies et les peines, leurs colères, leurs fragilités, leurs relations les unes aux autres, leurs retrouvailles, leurs mensonges, leurs trahisons…
Elles sont traductrice, architecte, artiste peintre, professeur d’histoire, femme d’affaire. Toutes sont ivres de liberté, d’indépendance financière. New York, Casa, le sud de la France, Paris, Naples, la Grèce… elles s’expatrient, elles voyagent, elles voient le monde dans tous ses états.
À la mort de son mari, Diane voit défiler les années, les évènements qui la relient à ses amies, leurs existences s’enchevêtrent alors, des secrets sont découverts, des éclaircissements s’imposent, des mots qui font mal retentissent… les voix de ces femmes s’élèvent et apparaît le paradoxe de l’amitié fait de fidélité et de mensonge, d’inconstance et de vérité, d’individualisme et de solidarité.
Un roman choral bien mené sur l’amitié, à l’écriture élégante. J’avoue tout de même avoir été quelque peu désarçonnée le premier tiers du livre, confondant sans cesse les différents personnages.
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