critique de "Mon âge", dernier livre de Fabienne Jacob - onlalu
   
 
 
 
 

Mon âge
Fabienne Jacob

Gallimard
blanche
août 2014
176 p.  16,90 €
ebook avec DRM 11,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Narration, où es-tu ?

C’est un travail périlleux que de parler de « Mon âge », le nouvel ouvrage de Fabienne Jacob, tant celui-ci est décousu.

Le roman s’ouvre sur une femme qui se démaquille devant un miroir, et replonge dans ses souvenirs. Du temps où elle traînait avec Else, son amie peu fréquentable, dont les parents fument en permanence, portent des joggings roses, et passent leurs journées à regarder la télévision en buvant des bières. Else fait découvrir à la narratrice les premiers frissons de la sexualité, le goût de l’interdit, les conneries. Puis, sans chronologie aucune, on passe au jour où la narratrice, encore enfant, a saccagé sa belle robe blanche qu’elle chérissait plus que tout au monde. On est ensuite projeté dans un restaurant, où elle observe une apprentie serveuse qui fait ses premiers pas dans le métier.

Le lecteur ne cesse de sauter d’un tableau à un autre sans aucune logique. Tantôt dans la caravane avec Else, ou sur le ponton en bois du vieil étang, tantôt dans une chambre d’hôpital où la narratrice est apparemment en train de mourir. On n’a aucune clé pour comprendre le sens du récit à part, peut-être, celle du titre auquel on se raccroche  tant bien que mal. « Mon âge »serait-il un roman sur les différents âges de la vie de la narratrice, ses expériences au fil du temps ? Peut-être, mais rien n’est moins sûr.

Certes, les différents tableaux sont beaux et intéressants, les réflexions sur le passage du temps aussi, mais la narration manque cruellement à l’appel. Fabienne Jacob se livre davantage à une performance linguistique et philosophique qu’à l’écriture d’un roman.

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 Les internautes l'ont lu

« Parfois on n’a pas besoin de comprendre, on sait quand même. »

C’est la première fois que je lis Fabienne Jacob, l’extrait en 4° de couv m’a attirée : « Oui j’ai bien l’âge que j’ai dit. Et pourtant ce ne peut être le mien. Actuellement à la météo ils indiquent la température relevée sur le thermomètre, mais ils en donnent aussi une autre, la température ressentie qui peut être sensiblement différente. De même que pour la température, il faudrait inventer le concept d’âge ressenti. » et si d’âge il est bien question ici, c’est très secondaire finalement – exactement comme dans la vie. La plume est belle et palpite, la construction est troublante : ni réel recueil de nouvelles, ni tout à fait succession d’anecdotes, ni complètement roman doté d’un début et d’une fin. Mais l’avis d’une femme sur la vie et mille et une choses qui nourrissent et font s’identifier. Sans doute un tantinet intellectualisé mais doté d’un charme puissant.

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