Rouge-tango
Charles Aubert

Slatkine et Cie
janvier 2020
315 p.  20 €
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 
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coup de coeur

Un thiller des plus réjouissants

Palpitant, vibrant, « Rouge Tango » est construit avec brio, malice et frénésie. Charles Aubert poursuit son périple littéraire pour notre plus grand plaisir. Après « Bleu Calypso » au vif succès voici un roman policier riche de tendresse. Les sentiments sont des dorures. D’emblée, on s’attache aux protagonistes. Le narrateur Niels est le centre de l’histoire, le port d’attache. Celui, par lequel la trame va se magnifier, glaise dont on aime les pourtours en devenir. Niels est constant, fidèle au sceau de Charles Aubert. Le lecteur apprécie au plus haut point les retrouvailles avec ce fabriquant de leurres. Cet homme au parcours cabossé, sensible et quelque peu à l’instar d’un Cynique cher à Diogène. Il va lui-même s’affranchir d’un passé compliqué (dont je ne dirai rien). Si ce n’est que son enfance est une toile d’araignée dont il est encore pris au piège. « Rouge Tango » a une double lecture. C’est un paravent pour les jours de pluie. Riche de cette philosophie de vie et des fiançailles avec des rencontres nourricières. Les moments sont forts, deviennent un filigrane qui s’émancipe. L’apprentissage de la vie pour Niels est un labeur. Néanmoins, il reste maître de lui-même et distribue les cartes dans des échappées savoureuses. En prise aux diktats de la liberté il fabrique des leurres paraboliques et pêche le libre-arbitre. On aime sa posture altière, son endurance et sa constance. Il est le sublime de ce récit. Celui qui fait vibrer le moindre brin d’herbe. Les personnages qui gravitent dans « Rouge Tango » sont des fidèles à Niels. Tous empreints d’humanité et le lien entre eux est la force et la vigueur de ce récit. Et puis, vient le contre-feu. L’envers du décor. Un thriller mené d’une main de maître. Des mafieux, des meurtres, une disparition, des moments trépidants et une histoire dont pas un instant Le complexe de l’albatros, (se prendre les pieds dans le tapis) est d’actualité. Ici, nous sommes dans un « Rouge tango » hors pair. Que va-t-il se passer ? Que dire de Lizzie, lumineuse. Le vieux Bob dont la sagacité est un exemple ? Malik, le disparu, le volcan de ce récit. Rajouter les paysages, les lacs, les pêches métaphoriques et cette géographie littéraire qui est l’exposition universelle. « Rouge Tango » est donc réjouissant. Digne d’un film en version 3D. Il invite à la clarté d’une lecture colorée et dépaysante. Il fait un bien fou car il reste humble, jamais prétentieux. Ce récit à l’art du mot juste. « Rouge Tango » est une balade en canoë. Il faut savoir nager et se méfier des remous. Brillant.

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