critique de "Un peu tard dans la saison", dernier livre de Jérôme Leroy - onlalu
   
 
 
 
 

Un peu tard dans la saison
Jérôme Leroy

La Table Ronde
vermillon
janvier 2017
256 p.  18 €
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

It’s a total Eclipse

Guillaume Trimbert est un écrivain, plutôt connu mais plutôt sans succès littéraire à proprement parlé, suivi de près par les services secrets français et notamment Agnès Delvaux qui semble obnubilée par la figure de Guillaume Trimbert. Cet écrivain intéresse à travers le prisme d’un phénomène gardé secret, celui de l’Eclipse : certaines personnes décident de disparaître en laissant derrières elles famille, amis, travail…

Le livre est constitué de deux voix principales : celle de Guillaume Trimbert qui dévoile petit à petit ses ambitions ou envies et celle d’Agnès Delvaux qui piste Guillaume Trimbert, le débusque, pénètre chez lui quand il n’est pas là… Ces deux parties se recoupent, se complètent, s’alimentent, s’entretiennent.

Dans un bouillonnement culturel et politique, dans un monde en rupture, Jérôme Leroy prépare le terrain pour la disparition de la société telle qu’on la connait aujourd’hui et comme il la présente déjà dans des livres publiés chez Syros. Un monde d’après où la violence a disparu.

L’Eclipse fonctionne comme le révélateur d’une décrépitude de la société et des idées, d’une lassitude, d’une errance des valeurs, d’une déliquescence, comme le signe invisible d’une réalité qui ne tardera plus à s’imposer. Le livre se situe à la frontière de cette rupture et la nouvelle société commence à émerger de cette atmosphère révolutionnaire décrite par Jérôme Leroy.

Au-delà du regard acerbe et sans concession de l’auteur sur la société, surgit de ce texte engagé un amour inconditionnel pour la poésie. Elle est partout, citée, cajolée, embrassée, chouchoutée, mise sur un piédestal. Comme si la poésie pouvait représenter un ultime recours à la barbarie, au chaos et porter un nouvel espoir. Je ne serai pas loin de partager l’avis de Jérôme Leroy.

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« Il n’y a plus de calme aujourd’hui. Des accalmies. Et encore.«

C’est Agnès qui raconte, en 2033. A cette époque, en France règne une nouvelle civilisation nommé « La Douceur ». Elle a connu l’ancienne, la nôtre, qui a déraillé à partir de Charlie, partant rapidement en sucette entre terrorisme et révolte sociale, phénomènes aggravés par l’Eclipse : les gens se sont mis à disparaître, purement et simplement, très brutalement. N’importe qui, quelles que soient ses conditions de vie, son âge ou son sexe, partait, la plupart du temps sans un mot, vivre ailleurs et autrement. Ceux qu’on retrouvait disaient simplement « ça ne m’intéresse plus ». Agnès était capitaine des services secrets, ça consistait principalement à exécuter des gens sur ordre. En décembre 2014 elle s’est mise à espionner de très près Guillaume Trimbert, un écrivain un peu obscur sur le retour. Ils mènent alternativement le récit sans que l’on sache ce qui les unit… On retrouve ici les thématiques de Jérôme Leroy et tout ce qui constitue sa marque : les livres, le vin, le sexe (la mer, Lille,…) et évidemment la fin du monde, mais le registre est bien différent de « La minute prescrite pour l’assaut ». Il y a une lassitude qui imprègne tout le roman, quelque chose qui m’a semblé un peu factice, les révélations finales font un peu flop, on a du mal parfois à réprimer un petit bâillement, dû à une sensation de redite. Pas complètement convaincant.

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