Villa Kérylos
Adrien Goetz

Grasset
mars 2017
352 p.  20 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Villa avec vue

Le décor de ce roman, c’est la Villa Kérylos, à Beaulieu-sur-Mer, à deux pas de Monaco, construite au début du 20e siècle, par trois frères, Jacob, Salomon et Théodore Reinach. Grands bourgeois, hellénistes distingués, esthètes, humanistes, et érudits, les Reinach sont aussi des juifs fous de la République française qu’ils vénèrent. Le héros du roman imaginé par Adrien Goetz, c’est Achille, le fils de la cuisinière des voisins, les Eiffel, doué pour le dessin. Il se voit confier le soin de réaliser les croquis du chantier ; de fil en aiguille, il entre dans la famille Reinach, et aujourd’hui, vieux monsieur, il déambule dans cette maison et se souvient de ce chantier extravagant: « c’est encore un lieu secret, qu’on ne visite pas et où les propriétaires, depuis longtemps, ne donnent plus de fêtes. Elle était, pour moi, quand j’avais vingt ans, une sorte de perfection. » Avec une érudition époustouflante, Adrien Goetz nous entraîne dans les coulisses d’une villa inouïe située face à la mer, fruit d’un idéal de culture classique, et qu’on rêve de visiter. Par le biais de son héros fictif, on s’instruit sans s’ennuyer. Une prouesse !

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 Les internautes l'ont lu

Villa Kérylos

Ce livre est une parenthèse érudite et raffinée entre deux gros »Blockbuster » si j’ose m’exprimer ainsi.
Adrien Goetz est féru d’art , hellénique en particulier, d’après la lecture de ce roman, qui en fait est plutôt un parcours initiatique ,la trame romanesque étant assez mince.
La Villa Kérylos ( traduire par » alcyons » , oiseaux qui ont la folie de bâtir leur nid sur l’eau) est l’exemple même de ces superbes maisons construites au début du XXe sur la Côte d’Azur ; Celle ci se trouve à Beaulieu, et a germé dans la tête d’un des frères Reinach , Théodore.
Ces familles extrêmement riches , instruites et raffinées,dont les Rothschild , les Ephrussi, les Camando, passaient là , dans leur maison les hivers ,avec énormément de discrétion.
C’est un peintre septuagénaire, Achille (le bien nommé) qui revient visiter incognito cette maison devenue musée . Il est le fils de la cuisinière de G.Eiffel, illustre voisin des Reinhar.
Pris en amitié par Théodore, il a passé sa jeunesse dans la villa, traité de la même manière que les enfants de la famille.Plus tard, il pensera quand même avoir été dupé par ses protecteurs. Mais dans cette famille, la civilisation grecque fait partie de la respiration, et Achille comme les autres s’attellera au grec ancien.Il est le témoin principal de la construction de la villa,et autant dire que la lecture terminée, on rêve en grec(ou du moins ce qu’il en reste) .
Cette lecture est très agréable, et bien qu’en fait la construction du roman semble un peu nébuleuse, elle nous emmène bien loin de notre dite modernitè .
Je pense quand même que des « Humanités » même lointaines ou un amour immodéré pour la Grèce Antique est nécessaire pour apprécier vraiment ce texte.

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