Les furies
Lauren Groff

Points
liitérature étrangère
janvier 2017
528 p.  8,50 €
 
 
 
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coup de coeur

extraordinaire bouquin !

Quel bonheur ce bouquin ! J’ai littéralement adoré et merci aux lecteurs de babelio qui m’ont permis de lire attentivement chaque ligne jusqu’à la deuxième partie où commence le grand dénouement. Ils sont beaux, jeunes et pleins de morgue, ils s’aiment follement, exclusivement, on dirait aujourd’hui qu’ils sont « populaires ». Lotto est génial, oui tout le monde le dit et lui se sent comme tel mais le succès en tant que comédien tarde à venir, alors, lui et Mathilde vivotent grâce à elle qui fait bouillir la marmite en attendant le succès du génial comédien qui deviendra en fait un auteur dramaturge reconnu. Tout tourne plus ou moins autour d’Otto mais on sens bien que c’est Mathilde qui tire les ficelles, jusqu’à quel point ? Je ne vous en dirait pas plus bien sûr à vous de découvrir cette hallucinante histoire où personne n’est celui que l’on croit, à part Otto si transparent en fait.

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coup de coeur

Le couple, derrière les apparences… Brillant !

Encore un roman sur le couple pourrait-on penser ? Peut-être. Mais alors, quel roman ! J’ai bien fait de céder à la furieuse envie née de la lecture d’une chronique d’Olivia de Lamberterie dans Elle dans laquelle elle rappelle d’ailleurs que ce livre a été désigné par Barack Obama comme le meilleur de l’année 2015. Il a bon goût, Barack. Lauren Groff nous livre ici une étude anthropologique à la fois brillante et passionnante, avec une tendresse folle pour ses personnages, du plus naïf au plus fêlé. Tout ceci dans une langue (merci à la traduction !) élégante et riche en surprises, qui déroule à vos oreilles une petite musique légèrement envoûtante, de celles qui vous poussent à tourner les pages.

Vingt-trois ans de la vie d’un couple. D’abord un coup de foudre et un mariage dans la foulée avec une scène d’ouverture digne de la grande tradition hollywoodienne. Lotto (diminutif de Lancelot) et Mathilde sont donc jeunes, beaux et il flotte au-dessus d’eux un halo de grâce qui suscite l’admiration. Lotto se destine à une carrière d’acteur avant de s’apercevoir que c’est dans l’écriture de pièces dramatiques qu’il excelle et de devenir une figure de Broadway. Mathilde le soutient, fait vivre le ménage pendant les années creuses grâce à son travail dans une galerie d’art. Autour d’eux gravite une bande d’amis rencontrés à l’université, la famille qu’ils se sont constitués en quelque sorte. Car Mathilde n’a jamais évoqué la sienne et Lotto, orphelin de père n’a pas revu sa mère depuis qu’elle l’a envoyé en pension à l’adolescence.

Vingt-trois ans de la vie d’un couple. D’abord du point de vue de Lotto, dans une première partie qui nous met à hauteur du regard d’un « artiste », un « grand homme » sur le monde qui l’entoure. Tout est légèreté, fête, désir tourné vers la réussite, les pieds dans l’art et la tête dans le ciel. La seconde partie retourne le point de vue du côté de Mathilde, déchirant en quelque sorte le voile rose que Lotto tendait sur la vie. C’est à la fois effrayant et jubilatoire.

Lauren Groff nous parle certes du couple et des différences d’appréciations entre un homme et une femme mais, ce serait du déjà vu s’il n’y avait cette plongée dans l’univers d’un artiste (qui pourrait être un grand sportif ou un homme politique d’ailleurs), autocentré, amoureux fou de sa femme sans rien connaître d’elle, amoureux de l’image idéale qu’elle lui inspire. Et en parallèle, l’univers de sa compagne, à la fois dans l’ombre et la lumière pour mieux éclairer son costume. Avec ce constat : « Le couple, c’était mathématique. Pas additionnel, comme on aurait pu s’y attendre. Mais exponentiel ».

Les Furies est un petit bijou d’intelligence et de construction qui vous emmène bien plus loin que ce que vous pouviez imaginer au départ. Derrière les apparences, au cœur de cette alchimie pourtant impalpable qui façonne les associations amoureuses. C’est redoutablement bien fait.

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L’harmonie dans le mariage…

Dans la mythologie, les Furies dites aussi Erinnyes, ou Bienveillantes , étaient chargées du maintien de l’ordre et de l’harmonie dans la famille. On peut dire aussi le monde infernal.
D’où le titre de ce livre , bienvenu aux Edts de l’Olivier.
Parce qu’il s’agit bel et bien dans ce roman de maintenir l’harmonie du mariage, d’un mariage qui dure d’ailleurs, et où chacun pense connaître l’autre…
Erreur. Ce couple fusionnel est composé de personnes qui aimantent leur entourage, ils se sont mariés sur un coup de tête, laissant l’un , Lotto, déshérité de ce fait , et l’autre , en l’ occurence Mathilde , obligée de faire bouillir la marmite jusqu’à ce que son comédien ( pas très doué) de mari devienne célèbre comme auteur de théâtre .Elle reste dans l’ombre de son mari pendant la première partie du livre où l’ego de Lotto peut se développer à souhait.
Puis la seconde partie raconte cette histoire, mais à partir de la vie de Mathilde, et c’est là que le roman prend toute sa vigueur, on va de d’étonnement en étonnement .
Un petit grain de sable peut détruire des années de confiance, pas utile de raconter, ce serait dommage.
C’est un roman très fort et très bien traduit, qui laisse surtout à penser que la confiance est bien fragile, et que croire connaître son « double »,même après 30 ans de mariage est bien imprudent.

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coup de coeur

Excellent

En 2015, année de sa parution aux Etats-Unis, « Les furies » a été consacré meilleur roman de l’année par Barack Obama, le propulsant dès lors à travers 30 langues et le dotant de grandes attentes : il y répond. « Elle était tellement lasse de cette façon conventionnelle de raconter des histoires, ces schémas narratifs éculés, ces intrigues touffues sans surprise, ces gros romans sociaux. Il lui fallait quelque chose de plus désordonné, de plus affûté, comme une bombe qui explose. » Voilà ce qu’a écrit Lauren Groff dans ces 427 pages, du désordonné, de l’affûté, une bombe qui explose, et le lecteur en redemande. C’est l’histoire d’un mariage, on rencontre Lotto, sa vie, son oeuvre, sa lottitude, le rejoint Mathilde, et ils vivent heureux durant vingt-trois longues années, auxquelles on assiste avec grand intérêt (Lotto est dramaturge, le monde artistique au sens large est longuement évoqué); débute ensuite un retour sur Mathilde, qui, si elle n’a jamais menti au sens propre, a beaucoup omis. Explose alors une narration qui virevolte d’une période à une autre, et revisite ce qu’on connaissait de la vie de ce couple fusionnel d’un tout autre point de vue…
Fascinant de bout en bout, cet hypnotique roman est servi par une traduction parfaite. A lire absolument !

Dans les remerciements : « Que soient bénis tous les relecteurs et vérificateurs de ce monde. Bénis également les lecteurs de ce livre. Et tant qu’on y est, les lecteurs de tous les livres. »

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