Pascal Garnier
Points
janvier 2008
182 p.  6,50 €
ebook avec DRM 6,49 €
 
 
 

Au bonheur des ogres à Lyon


illustration Brigitte Lannaud Levy

Si vous dévorez les livres, vous êtes au bon endroit pour vous rassasier. Quand Jérôme Béziat a transformé cette ancienne boucherie chevaline de ce quartier populaire de Lyon en librairie généraliste, le titre du célèbre roman de Daniel Pennac «  Au bonheur des ogres » s’est tout simplement imposé à lui. Mais c’est aussi une forme d’hommage  à ce texte qui a bercé sa jeunesse. Ici vous trouverez ce que vous cherchez ou bien mieux encore ce que vous n’imaginiez pas trouver, grâce aux bons conseils de ce libraire passionné de bonne littérature en général et de polars en particulier. En dehors d’un large choix, tous genres confondus, il propose toute la crème de la littérature policière dont l’intégrale de la mythique collection de Gallimard « Série noire ».  Voici donc une interview « noir c’est noir ».

Quel est le roman que vous nous conseillez fortement de lire actuellement ?
J’en citerai deux. « Le garçon » de Marcus Malte (Zulma ). C’est un ancien auteur de polar, mais ce roman n’en est pas un, c’est plutôt un récit d’initiation. Il a reçu le prix Femina et cette reconnaissance est bien méritée. C’est l’histoire d’un enfant sauvage qui à la mort de sa mère part à la découverte du monde et surtout à la rencontre de l’homme, cet étranger. C’est un roman flamboyant sur le bien et le mal, le noir et la lumière. 500 pages d’une stupéfiante musicalité que l’on dévore.

Le deuxième date de 2011: « Les visages écrasés» de Marin Ledun (Le Seuil). C’est une critique sociale autour de la vie des petites gens. Une femme perd sa jambe dans un accident du travail et décide de se venger. L’écriture est sèche, la narration sous tension est très nerveuse sans qu’il y ait pour autant de violence  inutile ou d’horreur gratuite. C’est une très belle réussite.

Et du côté des auteurs étrangers quel est votre coup de cœur ?
« Toutes les vagues de l’océan » de l’espagnol Victor del Arbol (Actes Sud). Cet écrivain est un ancien policier.  Sur un fond historique qui se situe de la révolution russe jusqu’à la guerre d’Espagne, il construit un roman magnifique qui se termine de façon dramatique, personne ne s’en sort. Mais c’est d’une grande beauté.

Quel premier roman vous a particulièrement marqué ?
« Prenez soin du chien » de J.M. Erre (Points Seuil). Il date de 2006, c’est un polar bourré d’humour,  qui se déroule dans une co-propriété où tout le monde est fou. C’est très pince-sans-rire. Je l’ai découvert il y a trois ans et depuis je ne cesse de le recommander. J’en ai vendu pas moins de trois cents.

Quel est le livre que vous défendez avec ferveur et qui est le plus emblématique de la librairie ?
J’aime tous les romans de Pascal Garnier (Zulma). Son écriture est toujours très ciselée avec des descriptions  sur le temps qui passe qui sont magnifiques.  Cet auteur d’une profonde humanité était aussi peintre et il écrit comme à petites touches avec une sensibilité teintée d’humour. Chez lui rien n’est tout blanc ou tout noir. Si je dois choisir un de ses romans ce sera « La théorie du panda »  et son très beau personnage de Gabriel qui rend hommage au Gabriel Lecouvreur  de l’immense Jean Bernard Pouy.  Mais j’ai aussi envie de vous parler de l’œuvre de Ayerdhal auteur de SF, thriller,  polar.  Il a écrit une sorte de millénium avant millenium et son talent est immense.

Quel roman vous êtes-vous promis de lire ?
C’est un pavé. « Dans la grande nuit des temps » d’Antonio Muñoz Molina (Le Seuil). Pas loin de mille pages dans lesquelles je rêve de me plonger.

Une brève de librairie
Quand Sorj Chalandon est venu présenter « Le quatrième mur » à la librairie, c’était si intense que des gens ont eu la larme à l’œil. Nous sommes allés tous les deux prendre un verre après la rencontre et je lui ai demandé quel était le problème avec son père. Il m’a répondu: « Si vous me posez cette question c’est que vous m’avez lu avec attention ». Et là en signe de confiance il m’a lu le début de son futur roman, « Profession du père ». C’est un souvenir très fort pour moi.

Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy
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Au bonheur des ogres
9 grande rue de Vaises
69009 Lyon
09 51 69 78 02

 
 
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