Ken Grimwood
points
janvier 1998
344 p.  8 €
 
 
 

Lire c’est déjà sortir !
le coup de coeur d’un écrivain

Franck Thilliez
nous conseille la lecture de 
Replay
de Ken Grimwood

 

Les histoires qui traitent du voyage dans le temps m’ont toujours fasciné, parce qu’elles ouvrent les portes de tous les possibles. Imaginez que vous soyez capable de revivre votre vie, de l’âge de vos dix-huit ans jusqu’à vos quarante-trois ans. Tous les souvenirs de votre existence précédente restent intacts. L’avantage : vous connaissez les grands événements historiques, sportifs, culturels, avant même qu’ils se produisent. Vous êtes, quelque part, le maître du monde. L’inconvénient : vous savez que vous allez mourir d’une crise cardiaque particulièrement douloureuse, et que tout va recommencer, encore, et encore… Jusqu’à quand ? Et pourquoi ?  

« Replay » est pour moi une fiction époustouflante et malheureusement trop méconnue d’un auteur américain, Ken Grimwood, qui n’aura écrit que cinq romans. Une perle qui arrive entre vos mains par hasard, au détour d’une brocante. Une histoire avec laquelle vous entrez immédiatement en résonance, parce qu’elle est à la fois individuelle et universelle, tant elle soulève ces grandes questions existentielles qui nous habitent tous. Sommes-nous maîtres de notre destin ? Que peut-on apprendre de nos erreurs ? Le bonheur est-il toujours ailleurs ? 

On se voit facilement à la place du personnage principal, Jeff Winston, qui avait, dans l’une de ses vies, la préoccupation d’empêcher l’assassinat de Kennedy (l’histoire se passe dans les années 60). On s’imagine doté de son pouvoir (ou de sa malédiction) et vivre la période que nous vivons en ce moment, cette pandémie, puis revenir en arrière, et se promettre que l’on va empêcher cette catastrophe. Facile à dire, sans doute plus difficile à faire. Modifier les grandes trajectoires de l’humanité n’est pas chose aisée pour un quidam doté, pour seule arme, de sa connaissance du futur. 

En ces temps de confinements où les heures se dilatent et où les semaines semblent des éternités, il est bon de rappeler qu’une vie n’est jamais assez longue et que chaque instant se vaut d’être vécu. En tournant, par exemple, les pages d’un bon livre. F. T.

Retrouvez notre interview « Quel lecteur êtes-vous Franck Thilliez ? »

 

 
 
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